Drones et conséquences

Barensky Aerospatium Edito
Stefan Barensky, rédacteur en chef d'Aerospatium.

Une poignée de drones armés frappe deux sites pétroliers stratégiques en Arabie Saoudite et le marché mondial des hydrocarbures flambe. Les rebelles houthis revendiquent l’attaque mais Riyad pointe du doigt Téhéran, tandis que certains observateurs évoquent la possible implication de milices au sud de l’Irak.

Les questions se bousculent. À qui profite le crime ? À beaucoup trop de monde hélas. Si l’on omet tous les pays producteurs de pétrole – à commencer par les États-Unis – qui voient leur revenus augmenter, il ne manque pas de faucons dans la région pour rêver d’une étincelle qui embraserait le Moyen-Orient. Heureusement, Donald Trump, en bon non-interventionniste récemment débarrassé de son conseiller va-t-en-guerre John Bolton, botte en touche.

Les drones de longue portée ne seraient pas la première technologie dont on est en droit de s’étonner de la présence entre les mains des Houthis. Plusieurs tirs de missiles balistiques ont déjà visé le royaume saoudien depuis 2016. Comment ces missiles, de fabrication iranienne ou nord-coréenne selon les sources, ont-ils pu être introduits dans le pays au nez et à la barbe des flottilles internationales qui croisent dans la région ? Est-il possible que les Houthis aient mis sur pied une production locale ?

D’où que soit venue l’attaque, son succès est un camouflet pour la protection antiaérienne saoudienne. Les radars n’ont manifestement rien vu venir, que ce soit au-dessus de la mer ou du désert. Il y a donc un boulevard pour l’industrie de la lutte antidrones qui voudrait y offrir ses services. Vladimir Poutine l’a bien compris : il a déjà proposé à Riyad de lui vendre des S-400 pour remplacer ses Patriot.

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