Reconnaîtrions-nous le monde de novembre 2015 ? À cette époque, Donald Trump était encore à un an d’être élu pour la première fois et on n’imaginait pas encore de ce que sa (première) présidence pourrait donner. Dix-huit mois après son coup de force en Crimée, Vladimir Poutine était encore vu par certains comme un interlocuteur valable.
Il y a dix ans, les guerres étaient encore asymétriques et l’ennemi principal était Daech. La haute intensité était conceptuelle et l’idée d’un réarmement paraissait presque grotesque. Dans l’espace, on comptait moins d’un millier de satellites opérationnels et le géostationnaire était encore à la mode. Elon Musk n’avait encore récupéré aucun étage et n’apparaissait qu’en 100e position dans le classement Forbes des grandes fortunes. Boeing n’avait pas encore fait voler son 737 MAX et les A380 comme les 747 dominaient le ciel.
L’intelligence artificielle n’était pas encore sortie du bois, mais on ne jurait déjà que par l’apprentissage statistique (deep learning) et les drones Reaper faisaient déjà le coup de feu au Moyen-Orient. Les grandes pandémies ne touchaient que l’Asie ou l’Afrique…
C’est dans cet univers que nous avons créé Aerospatium, désireux de continuer à donner un point de vue européen sur l’industrie aéronautique et spatiale, comme nous le faisions dans le média que notre équipe venait de quitter. Pendant dix ans, nous avons bataillé pour imposer un magazine numérique spécialisé. Nous avons soutenu le principe d’un journalisme indépendant des grands groupes industriels et financiers, en recherchant avant tout à allier pertinence, référence et expérience.
Avec le recul, nous sommes assez fiers du résultat. Malgré les difficultés qui érodent la presse spécialisée, nous avons publié 230 numéros et ce n’est pas fini.
Merci à tous nos lecteurs pour leur confiance.
