Le Bourget 2025, Jour 1

Bourget 2025
Le descendant du Neuron sur le statique de Dassault Aviation. Crédit : S. Barensky - Aerospatium.
C’est un salon très militaire qui s’est ouvert au Bourget ce lundi matin dans une ambiance étrange, marquée par l’accident tragique du 787 d’Air India jeudi dernier.

La catastrophe d’Air India a plané sur la première journée du salon du Bourget. Pas une discussion sans que chacun se perde en conjecture sur cet accident dramatique, qui a modifié la communication de Boeing, qui revenait pourtant en forme sur ce salon.

Tous les motoristes avaient annulé leurs conférences de presse et Boeing a réduit drastiquement la voilure, avec aucun événement prévu pour la première journée du salon. Son président Kelly Ortberg a d’ailleurs renoncé à se rendre au Bourget, où l’avionneur américain ne présente aucun avion commercial en propre.

Helsing
L’IA a fait son apparition sur le salon sous la forme d’un pavillon en forme de « boîte noire ». Crédit : C. Bruneau – Aerospatium.

Cela a néanmoins laissé la place à des acteurs moins imposants, alors même que la première journée était marquée par la venue du premier Ministre français François Bayrou, accompagné de son ministre des Transports, Philippe Tabarot. Le président de la République Emmanuel Macron, actuellement au G7 au Canada, doit venir seulement vendredi au salon, en même temps que la première journée ouverte au public.

Un Bourget très militaire, dominé par les drones

Bourget Sylex
ArianeGroup a dévoilé la fusée-sonde Sylex, un planeur hypersonique et des missiles balistiques tactiques. Crédit : S. Barensky – Aerospatium.

Ce qui frappe cette année est la présence très importante d’armements et d’annonces d’ordre militaires. Sur le statique du ministère des Armées, missiles et éjecteurs sont présentés en masse, autant que les plateformes. MBDA a présenté son « One Way Effector », une munition d’attrition des défense ennemies qui sera produit en masse avec un partenaire de l’industrie automobile, et même ArianeGroup, qui communiquait exclusivement sur son activité de lanceurs spatiaux, a pour la première fois installé des maquettes de missiles balistiques, y compris tactiques, sur son stand au sein du Paris Space Hub.

Les drones de toutes sortes tiennent quant à eux le haut du pavé : une maquette du drone opérationnel dérivé du Neuron, qui accompagnera le Rafale F5, est présentée chez Dassault Aviation, alors que de nombreux avionneurs ont lancé leurs appareils dronisés, en visant un marché de patrouille ou de surveillance.

Turgis Gaillard, qui avait créé la surprise avec l’Aarok en 2023, est de retour. Les essais de roulage de l’appareil sont finis et le premier vol est imminent… après le salon. Cette année, Turgis Gaillard a dévoilé Foudre, un système de tir rapide et mobile conçu pour des engagements à haute intensité. « Plateforme légère, à logistique simplifiée, pensée pour la manœuvre et la réactivité, développé selon une logique d’agilité industrielle et de sobriété tactique, complémentaire des systèmes lourds type Caesar », selon les premiers éléments de l’entreprise.

Aarok
Le prototype du drone Aarok. Crédit : C. Bruneau – Aerospatium.

Les Italiens de Leonardo ont même tenu une conférence de presse conjointe pour célébrer officiellement la création d’une coentreprise avec les Turcs de Baykar pour la fabrication et l’entrée en service de grand drone militaire, LBA Systems (Leonardo Baykar Aerospace). Les Turcs sont leaders sur ce marché avec des appareils notamment utilisés dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, ainsi qu’en Ukraine.

LBA Systems
Le drone turc Bayraktar TB3, désormais présenté sous la marque LBA Systems. Crédit : C. Bruneau – Aerospatium.

Leonardo prendra en charge l’électronique et la charge utile et Baykar utilisera l’usine Piaggio qu’ils ont racheté pour fabriquer l’appareil. Le premier modèle doit entrer en service dès 2026 et répondre à un besoin des armées européennes. On parle d’au moins 1000 exemplaires qui pourraient être commandés par les forces italiennes. Toujours chez Leonardo, le AW249, un hélicoptère d’attaque de type Tigre, a fait sa première apparition au Bourget. Celui-ci avait été dévoilé il y a exactement un an au salon Eurosatory.

Leonardo Bourget
L’AW249, hélicoptère d’attaque de Leonardo. Crédit : C. Bruneau – Aerospatium.

Les Brésiliens de Embraer, qui doivent faire trois annonces militaires, ont dégainé dès midi avec une commande du sixième KC-390 Millenium pour l’armée portugaise, qui a aussi posé dix options pour l’avion de transport militaire.

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Le KC-390 au salon du Bourget. Crédit : C. Bruneau – Aerospatium.

Démonstration pour les politiques et crise géopolitique

Enfin, en dehors de ces premières annonces, les démonstrations en vol ont commencé dès lundi matin pour la visite du premier Ministre. Pour la première fois, le Falcon 6X de Dassault Aviation a volé au salon, tout comme les trois avions d’Aura Aero, l’Integral S (pour l’apprentissage), Integral R (pour la voltige) et Integral E, la version électrique, qui ont volé ensemble. Le Rafale a également fait grande impression, tout comme le Tigre. Pour la première fois, Airbus Helicopters a effectué un vol de démonstration du Racer, son démonstrateur super rapide. Le F-35 de Lockheed Martin a également effectué un vol peu furtif en milieu d’après-midi.

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Le Racer d’Airbus Helicopters. Crédit : C. Bruneau – Aerospatium.

Les eVTOL, très présents il y a deux ans, sont quasiment absents, à l’exception du Chinois eHang et de Boeing avec son Wisk. En revanche, quelques avions électriques ont volé, dont le Velis Electro de Pipistrel et l’Alia de Beta Technologies.

L’actualité géopolitique a également rattrapé le salon : la nuit précédente, des F-35 des forces israéliennes ont effectué des pénétrations et des attaques sur le sol iranien. En raison de l’opération israélienne « Rising Lion » en cours, le pavillon israélien a été bâché à la demande du gouvernement français, alors même que le tribunal de Paris avait autorisé en référé les entreprises de défense israéliennes à exposer sur le salon.

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