Guillaume Faury a profité des résultats trimestriels d’Airbus pour envisager que Dassault Aviation quitte le Scaf. La dispute sur le programme ne semble pas devoir prendre fin. Dassault veut le « final cut » sur la conception et l’architecture, Airbus veut une place proportionnelle au fait qu’il représente deux pays sur trois et une grande partie des investissements, grâce aux ressources de l’Allemagne.
Il y a plusieurs années déjà, Éric Trappier avait évoqué « un plan B ». Son sous-entendu était clair : en cas de nécessité, Dassault pourrait développer un avion seul. Désormais, Airbus laisse entendre la même chanson : s’il le faut, fort de son expérience sur l’Eurofighter et de ses installations en Allemagne et en Espagne, il serait capable de faire lui aussi un avion tout seul. Avec Saab, si possible. Voire les Anglais, qui ne devraient finalement pas avoir les moyens financiers de lancer le GCAP.
Bref, tout le monde veut faire un avion de « 6e génération », avec l’argent des autres, l’industrie chez soi et les brevets développés ailleurs, si possible.
Une décision sur la deuxième tranche du Scaf était attendue en octobre ; nous sommes en novembre, et on ne voit encore rien venir.
Peut-être que le problème est d’un autre ordre. Avec les développements récents de l’intelligence artificielle, testée en juin dernier sur un Gripen par Helsing, la prédominance du drone à basse altitude, les avancées technologiques des Russes et surtout des Chinois, bien malin qui est capable de dire sur quel type d’appareil il faut parier pour 2040. Un drone furtif autonome ? Un avion piloté, mais parfois à distance ? Ou autre chose, auquel personne n’a encore pensé ? Pour l’instant, les Allemands ont l’argent, les Français ont le talent, et les Américains ont nettoyé le marché européen.
Et comme toujours, on s’écharpe sur le Vieux Continent pendant que le reste du monde avance.












