Botswana : le Gripen bientôt sur l’Okavango

Le Gripen est déjà en service dans les Forces aériennes sud-africaines. Ici, deux JAS-39D biplaces. Crédit : F. Dely, Gripen International.
Dans deux à trois ans, des chasseurs suédois pourraient assurer la protection de l’espace aérien du Botswana et offrir un tremplin à Saab vers d’autres pays africains.

Le JAS-39 Gripen poursuit son expansion à l’export sur des marchés intéressés par un chasseur multirôle léger et dont les budgets n’attirent pas ses rivaux plus coûteux.

Après deux ans de discussions, les Forces de défense du Botswana (BDF) ont entamé des négociations finales avec Saab pour une commande de chasseurs Gripen C et D.

Ces appareils devront remplacer une flotte vieillissante de Canadair CF-5 récupérés de la Royal Canadian Air Force, qui assurent la protection de l’espace aérien du pays depuis 1996. Aujourd’hui, sur treize CF-5A monoplaces et cinq CF-5B biplaces, les BDF n’en compteraient plus que onze et trois d’opérationnels, exploités à partir de la base aérienne de Maparangwane à 50 km de la capitale.

Un Canadair CF-5B des Forces de Défense du Botswana. Crédit : DR.
Un Canadair CF-5B des Forces de Défense du Botswana. Crédit : DR.

Selon la presse locale, les BDF auraient décidé d’investir 16 à 18 Md de pulas (1,25 à 1,45 Md€) pour acquérir seize appareils livrables en 2018 et 2019. En revanche, le ministère de la Défense suédois, qui confirme des négociations pour l’exportation de matériel militaire, affirme que le marché se limiterait à huit avions.

Saab se refuse à tout commentaire sur la commande.

L’avionneur suédois a ouvert un bureau dans la capitale, Gaberones, en janvier 2014 pour préparer ce marché. Après avoir offert la version Gripen E pour contrer une offre de Korea Aerospace Industries basée sur des T-50 d’entraînement et sa version d’attaque au sol FA-50, Saab est revenu à la version antérieure, meilleur marché.

Le T-50 de Korea Aerospace International était opposé au Gripen sur le marché du Botswana. Crédit : KAI.
Le T-50 de Korea Aerospace International était opposé au Gripen sur le marché du Botswana. Crédit : KAI.

Surnommé « la Suisse de l’Afrique », le Botswana est l’un des rares pays d’Afrique à n’avoir connu qu’un régime politique stable, contrôlé par des civils et avec des élections libres régulières depuis son indépendance en 1966. Il n’a pas non plus connu de conflit avec les pays voisins (Afrique du sud, Namibie et Zimbabwe). Tirant l’essentiel de ses revenus du commerce du diamant, il consacre environ 2 % de son PNB à ses dépenses militaires.

Parmi les clients de Saab dans cette région du monde figure déjà l’Afrique du sud, dont la South African Air Force (SAAF) a acheté 28 Gripen (dont 9 biplaces) en 1999. Les livraisons ont démarré en 2008.

La Namibie voisine aurait elle aussi exprimé son intérêt pour le Gripen afin de remplacer à terme ses huit Chengdu F-7 chinois et ses six MiG-21 soviétiques rétrofités par Israel Aircraft Industries.

De son côté, à partir de son bureau de Gaberones, Saab aurait également prospecté en Angola (pour remplacer des MiG-21 et des Su-22), au Ghana (dont les MB-339 ont été placés sous cocon) et au Kenya (qui exploite 17 Northrop F-5).

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