Bientôt, le cockpit à un seul pilote ?

Le simulateur de vol d'ATR dans son centre d'entraînement de Miami. L'automatisation des cockpits est un enjeu commercial, notamment pour l'aviation régionale, pour laquelle elle est aussi gage de sécurité. Crédit : BMPhotographers.com - ATR.
La nouvelle arlésienne de l’aéronautique civil vise à la fois à promouvoir l’automatisation du cockpit et à résoudre le problème à venir de pénurie de pilotes. Pourtant, tous les spécialistes ne sont pas d’accord sur l’intérêt et la faisabilité d’une telle évolution, mais regardent avec attention les avancées actuelles des constructeurs automobiles.

Le passage au cockpit à un seul pilote est faisable, et cela aura lieu rapidement. Le président du comité de pilotage du Corac (Conseil pour la recherche aéronautique civile) et directeur R&T chez Safran, Stéphane Cueille, ne pouvait pas être plus clair, en introduisant son propos à l’occasion du lancement de Normandie Aéronautique et Automobile le 13 septembre à l’Université de Rouen. Selon lui, les progrès espérés pour le pilotage des voitures vont très bientôt se retrouver dans les airs, où un seul pilote sera nécessaire pour mener un avion à bon (aéro)port. La création de ce groupe de travail en Normandie, qui regroupe automobile et aéronautique, vise d’ailleurs à rapprocher les recherches menées par les industriels des deux domaines. Un des points de focalisation est justement celui de la recherche dans l’automatisation des commandes.

Cette question est une interrogation latente, à la fois pour les compagnies aériennes et pour les constructeurs aéronautiques. Les compagnies s’inquiètent d’une pénurie de pilotes civils, dont le nombre à former est évalué à 650 000 par Boeing, dans ses prévisions pour les vingt prochaines années. Le pool de recrutement auprès des pilotes militaires s’est amenuisé avec la diminution de la taille des flottes des armées et la solution la plus simple reviendrait à permettre aux pilotes, qui sont passés de trois à deux dans le cockpit à la fin des années 1980, à y être désormais seuls. Le fait de pouvoir faire voler un avion avec moins de personnel permettra d‘importantes économies. L’intérêt économique du processus semble donc indéniable à l’équipementier.

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