Bulle verte

Le financement de la décarbonation de l’aérien ne semble pas poser de problème. Les entreprises de ce secteur attirent les plus grands investisseurs, qui sont nombreux à avoir créé des fonds dédiés à ce domaine. Le verdissement des investissements a plusieurs vertus, notamment celui d’améliorer sensiblement sa notation d’entreprise.

D’où l’importance des RSE et autres acronymes sociologico-écologiques, qui lavent plus vert que vert. Sustainable – Breakthrough – Energy – Ecosystem – Climate, autant de mots-clef qui font verdir de plaisir les responsables de fonds d’investissement, trop heureux de pouvoir ainsi blanchir l’argent venu de tous horizons.

Car, ne nous y trompons pas, ce n’est pas encore avec l’éolien que les entreprises pétrolières payent leurs dividendes et ce n’est pas demain non plus que l’on fera Paris-New York avec de l’hydrogène issu d’algues bretonnes transformées grâce à une électricité provenant de moulin à marée construit en briques crues. Le pétrole, le charbon et le nucléaire ont encore de beaux jours devant eux.

La bulle verte qui se forme actuellement est alimentée par les fonds d’aide post-Covid et vise aussi à gagner les jeunes à la cause de l’industrie, ce qui n’est pas le moindre de ses intérêts. Quand elle éclatera, elle aura eu le mérite de faire avancer des technologies et d’ouvrir des perspectives, peut-être même de faire émerger un ou deux champions. Un peu à l’image de la bulle internet qui, en éclatant, a permis de faire sortir du lot les entreprises vraiment profitables, devenues les géants d’aujourd’hui… et les premiers investisseurs verts.

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