L’invasion de Mars

Barensky Aerospatium Edito
Stefan Barensky, rédacteur en chef d'Aerospatium.

Le 2 mars, Soyouz TMA-18M est revenu sur Terre avec l’astronaute américain Scott Kelly et le cosmonaute russe Mikhaïl Korniyenko à l’issue d’une « mission d’un an » – en réalité 341 jours – dans la Station spatiale internationale. Il s’agit de la mission la plus longue jamais réalisée à bord de l’ISS et du plus long vol spatial depuis le retour sur Terre de Sergueï Avdeïev en août 1999 après 379 jours à bord de Mir. Le record reste détenu par Valeri Polyakov et son séjour de 437 jours dans la « datcha spatiale » en 1994-95.

Pour la Nasa, ce vol d’un an dans l’espace prépare les missions de plus de 18 mois qui amèneront des astronautes sur Mars, ce que nul, au sein de l’agence, n’envisage avant encore une quinzaine d’années. Mais aux États-Unis, la Nasa n’est pas la seule à y penser. La planète rouge reste l’objectif ultime d’Elon Musk et des équipes de SpaceX, non pour la science mais pour la colonisation dont ils ont fait leur credo.

Mars est aussi au cœur des préoccupations européennes, avec le lancement prochain de la mission ExoMars 2016. L’objectif à terme, avec ExoMars 2018, est de détecter et étudier toute trace possible d’une vie ou des éléments précurseurs de la vie, actuels ou passés. Pour cela, toutes les précautions sont prises pour ne pas contaminer le site à étudier avec des microorganismes terriens. Une course est donc engagée pour découvrir et caractériser les éléments d’une éventuelle vie martienne, car l’arrivée des humains sonnera le glas de ces efforts de protection planétaire. Ce sera le début d’une incontrôlable invasion microbienne de la planète rouge, par la planète bleue.

PARTAGER

AUCUN COMMENTAIRE