Tirs d’opportunité

La reprise du secteur aérien s’est amorcée plus rapidement que prévu par l’industrie, permettant de limiter les perspectives de compression d’effectifs. Dans le même temps, les plans de relance apportent un flux renouvelé de fonds pour les nouveaux projets. Alors que se profile une campagne électorale complexe, au cours de laquelle les nombreux challengers du président sortant vont rivaliser d’indignations, promesses et postures, il était évident que les syndicats allaient en profiter, à juste titre, pour mettre en avant leurs revendications.

Sur fonds d’inquiétude, légitime, face au retour de l’inflation et en particulier de la hausse des prix de l’énergie, ces mouvements sociaux s’inscrivent dans une logique contestation de l’inconfort permanent dans lequel la pandémie nous a tous enlisés.

Chez Dassault Aviation, la grogne est née d’un accord salarial signé le 17 décembre avec l’Unsa et la CFE-CGC (majoritaires), mais refusé par la CFDT, CGT et FO, qui dénonce une différence de traitement entre cols blancs et cols bleus. La grève pourrait gripper la production des Rafale au moment où elle doit monter en cadence et la direction a lâché du lest, avec une augmentation moyenne de 4,5 % des salaires, supérieure à l’inflation.

Les syndicats de Thales dénoncent pour leur part un plafonnement des augmentations à 3,5 % en 2022, en dépit des bons résultats du groupe. Cela ne permettrait pas de rattraper l’inflation après les 0,8 % obtenus à l’été 2021.

Si les syndicats sont aussi offensifs et suivis, c’est justement parce que les industriels concernés vont bien, et au sortir de la pandémie, c’est un point positif.

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