Avant la bombe

La Chine a achevé l’assemblage de sa station spatiale. Dans la foulée, elle a procédé aux premiers essais à feu des moteurs de son futur lanceur lunaire. La concomitance des deux événements n’est pas un hasard : les projets s’enchaînent pour assurer une présence chinoise durable dans l’espace circumterrestre.

En parallèle, sur Terre, la puissance militaire de Pékin s’affiche sur tous les fronts. Ses avions de combat et ses drones font le spectacle au salon de Zhuhai. Ses chantiers navals accouchent de porte-avions et de sous-marins nucléaires à une cadence soutenue. La Chine capitalise de la puissance par tous les moyens car elle est engagée dans une course, non pas contre les États-Unis mais contre elle-même, contre cette bombe démographique qu’elle ne peut plus désamorcer.

Conséquence de l’effondrement de la natalité dans le pays, dans quelques années, chaque Chinois actif assurera seul la retraite de ses deux parents et de ses quatre grands-parents, car avant de se contracter,la population va commencer par vieillir. La croissance commence déjà à s’en ressentir. Pour Xi Jinping et son équipe, les fenêtres d’opportunités commencent à se réduire et la Russie offre un parfait exemple d’empire déchu. D’allié utile, Moscou est devenu un partenaire embarrassant, dont il faudra probablement sécuriser les ressources en temps utile. En aucun cas, la Russie de Vladimir Poutine n’apparaît comme un exemple à suivre.

Cela va donc nécessairement poser la question du calendrier auquel Pékin va pouvoir accomplir son grand dessein de réunification avec Taïwan. Celle-ci ne pourra avoir lieu qu’avec une Chine à l’apogée, car ses rivaux, eux, ont démontré en Ukraine ne rien avoir perdu de leur capacité de nuisance. Pire, ils en ont pris conscience.

Plus que jamais, Pékin doit s’affirmer en super-puissance. Plus que jamais, les démocraties doivent se donner les moyens de lui tenir tête.

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