Climat de défiance

[/dropcap]L[/dropcap]e 4 mai au soir, Airbus a annoncé une augmentation importante de la cadence de production de ses monocouloirs en accord avec les motoristes qui les équiperont. Plus que jamais, le succès de l’industrie européenne et de ses avions moins gourmands en carburant, la place en prescriptrice des futurs standards mondiaux d’aviation propre et de décarbonation avec la transition à venir vers les carburants durables et les énergies alternatives. En trente ans, les émissions par passager et par kilomètre ont été réduites de moitié et ce n’est qu’un début. Une politique volontariste sera nécessaire pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

Le même jour, les éléments les plus radicaux de la gauche française nouaient une alliance électorale dans le but de renverser à l’assemblée le résultat du scrutin présidentiel. Sous couvert d’écologie et de justice sociale, ce syndicat de candidats aux législatives regroupe notamment les partisans les plus dogmatiques de la décroissance et de la démondialisation, qui avaient déjà détourné la Convention citoyenne sur le climat pour y juger l’industrie aéronautique par contumace et sans appel. Face à ces démagogues, les réformistes quittent le navire sous les huées plutôt que de se dédire de leurs convictions européennes et progressistes.

Hasard du calendrier, le 5 mai marque pour la France la « journée du dépassement », date symbolique à laquelle elle aura consommé tout ce qu’elle produit en un an. Face à l’enjeu d’un écosystème fragilisé par les pollutions et la surexploitation, il est tentant de rejoindre les collapsologues dans leur fascination nihiliste pour l’effondrement du système qui les fait vivre. Il serait criminel de ne pas soutenir les efforts de ceux qui s’échinent à construire l’avenir en développant des technologies de rupture. Car si la France dévisse, ce sera aux États-Unis et à la Chine de s’en charger… et leurs motivations ne seront pas les nôtres.

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