Contrôle non-destructif

Trois mois après la détection du premier cas à Wuhan, le Covid-19 s’est répandu sur la planète. Un par un, les pays placent leur population en confinement pour ralentir la propagation du virus. Notre société mondialisée, tissée de réseaux de transport de personnes, de fret et d’informations, gérés par des accords internationaux, est mise à l’épreuve, en vraie grandeur. Dans les semaines et les mois qui viennent, nous allons en découvrir les marges et les failles. Nous allons identifier les points à améliorer ou renforcer, pour éviter que cet essai aux limites ne se transforme en un essai à rupture.

Le transport aérien, une des forces de notre monde, est devenue une faiblesse. Les rotations annulées ne seront jamais rattrapées, et les modèles bâtis sur leur rapide enchaînement s’effondrent. Des compagnies vont jeter l’éponge et leurs avions iront nourrir le marché de la seconde main, affaiblissant les perspectives des avionneurs, écornant leur carnet de commandes avec, par effet domino, des répercussions sur de vastes bassins d’emploi.

Les partisans d’une « autre société », sans transport aérien et friande de décroissance, vont aussi pouvoir tester ce que cela implique au quotidien.

Cette crise aura des conséquences, dont la moindre ne sera pas une récession durable le temps de remettre l’économie à plat. Un retour au statu quo ante, comme en 2008, est-il souhaitable ? L’épreuve sera riche d’enseignements sur la validité de nos choix, comme la délocalisation en Chine de certaines productions que l’on ignorait stratégiques.

Si le système survit à l’essai, les données récoltées permettront d’envisager des aménagements pour l’améliorer. Sinon, il faudra en définir un nouveau. C’est à cela que servent les essais au banc.

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