La Corée du Nord démontre sa capacité orbitale (et balistique)

Lancement du satellite nord-coréen Kwangmyŏngsŏng 4. Crédit : DR.

La Nada (National Aerospace Development Administration), l’agence spatiale nord-coréenne, a procédé au lancement de son deuxième satellite artificiel le 7 février, depuis le centre spatial de Sŏhae, dans le nord-ouest du pays.

Un lanceur Kwangmyŏngsŏng, similaire au lanceur Unha 3 qui avait mis sur orbite le satellite Kwangmyŏngsŏng 3 en décembre 2012, a décollé à 00 h 30 TU et a placé le satellite Kwangmyŏngsŏng 4 sur une orbite héliosynchrone (465 x 501 km, inclinée à 97,5°) phasée pour un passage de l’équateur à 08 h 40 heure solaire locale.

Selon les informations officielles nord-coréennes, Kwangmyŏngsŏng 4 serait un satellite d’observation de 200 kg.

Initialement, Pyongyang avait annoncé son intention d’effectuer un lancement de satellite entre le 8 et le 29 février, mais le 6 février, elle avait notifié l’Organisation maritime internationale (IMO) de son intention d’effectuer ce lancement dès le lendemain et avant le 14 en publiant des avertissements pour restriction de la navigation dans les zones de retombée des étages et de la coiffe.

La destruction en environ 270 fragments du premier étage lors de sa retombée a causé l’annonce prématurée de l’échec du lancement par la Corée du Sud. Il pourrait s’agir d’une destruction volontaire pour éviter que l’étage ne soit récupéré par la marine sud-coréenne comme cela avait été le cas lors du lancement de décembre 2012.

Le lancement avait été annoncé dès l’automne dernier par Pyongyang et était considéré comme imminent par les observateurs étrangers, après l’achèvement de travaux de modernisation du site de Sŏhae, apparemment pour accueillir des lanceurs plus puissants que l’Unha 3. Une maquette de lanceur Unha 9 a été présentée en octobre dernier lors d’une exposition florale organisée pour le 70e anniversaire du Parti des Travailleurs.

Pour parer à toute éventualité, face à ce que les médias sud-coréens et japonais ont qualifié de « tir de missile », les Forces d’autodéfense japonaises avaient mis en alerte six batteries d’antimissiles Patriot dans l’île d’Okinawa et autour de Tokyo, afin d’abattre le « missile » au cas où il adopterait une trajectoire hostile.

Il s’agissait du deuxième succès enregistré en cinq tentatives de satellisation par la Corée du Nord depuis 1998.

L’Unha 3, qui volait pour la troisième fois, est un lanceur triétage dont la technologie dérive des missiles Nodong et Scud. Le premier et le deuxième étage utilisent du kérosène et de l’acide nitrique comme ergols et pourraient former la base d’un missile balistique de portée intermédiaire. Le troisième étage utilise de l’UDMH et du peroxyde d’azote.

Ce lanceur pourrait avoir été développé en commun avec son homologue iranien Simorgh (alias Safir 2) dont le vol inaugural est attendu prochainement.

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évhémère
évhémère
8 années plus tôt

Finalement, qui cherche des poux dans la tête à qui, dans cette affaire ?… ( Il s’en dégage un « parfum » rappelant « Les 500 millions de la Bégum  » de Jules Verne ).