Coûteuse saturation

Signe des temps, le missilier européen MBDA se trouve confronté à un changement de paradigme. Longtemps, l’essentiel de son innovation a été tournée vers une augmentation des performances, pour des missiles plus précis, avec plus de portée, tout en étant de moins en moins détectable et de plus en plus résistants aux contre-mesures.

Cette année, à l’occasion de sa conférence biennale CW‑ITP sur les innovations technologiques, de nouvelles contraintes sont apparues. Il faut désormais que ces missiles soient aussi moins chers et plus faciles à produire. La guerre en Ukraine et l’attrition des stocks sont passées par là.

Pour faire face à un conflit de haute intensité, il faut produire rapidement ; pour pénétrer efficacement un espace protégé, il faut des essaims d’effecteurs déportés, et pour se défendre contre un déluge de roquettes low cost, il faut pléthore d’antimissiles afin de ne pas se laisser déborder.

Le mot-clé est désormais « saturation ». Les attaques portées contre Israël depuis le 7 octobre, de Gaza ou du Yémen, en sont une parfaite illustration. La sécurité passe par des systèmes de défense de différents modèles adaptés à chaque cas. Il s’agit désormais d’éliminer drones, missiles de croisière, missiles balistiques aussi bien que les roquettes artisanales voire les paramoteurs. Et il faut en avoir suffisamment pour ne pas tomber à court.

MBDA doit désormais fournir aux politiques et aux militaires des outils moins chers, tout en répondant à des menaces qui ne respectent ni le droit international, ni les règles de la guerre. Mais ils doivent être suffisamment précis pour ne pas les enfreindre soi-même.

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