Débris : premier nettoyage en vue sur orbite basse

ClearSpace
L'intercepteur de ClearSpace se saisira de sa cible avec une pince constituée de quatre bras. Crédit : ClearSpace.
L’ESA et l’industrie préparent la toute première désorbitation active d’un débris spatial, mais la tâche est immense et les risques de collision augmentent.

À 23 h 39 TU dans la nuit du 29 au 30 janvier, à 900 km à la verticale de la ville de Pittsburgh, deux épaves de satellites américains se sont croisées à 47 m de distance avec une vitesse relative de 14,7 km/s. La start-up californienne LeoLabs a donné l’alerte le 27 janvier. Elle exploite trois radars de poursuite à balayage électronique en Alaska, au Texas et en Nouvelle-Zélande pour observer le trafic sur orbite basse. Dans un premier temps, elle a annoncé un risque de collision de 1/100, puis de 1/1000 et enfin de 1/20 au fur et à mesure que se précisait la connaissance de l’orbite des deux satellites.

L’observatoire Iras (Infrared Astronomical Satellite), pionnier de l’astronomie infrarouge, avait été lancé le 25 janvier 1983 et désactivé le 21 novembre suivant, une fois épuisée sa réserve d’hélium superfluide pour le refroidissement de son télescope. Construit par Ball Aerospace, il affiche une masse d’environ 1 t. Le deuxième objet en cause, Poppy 7B, est un ancien satellite d’écoute électronique de l’US Navy, du NRO (National Reconnaissance Office) et de la NSA (National Security Agency) lancé le 31 mai 1967 et désactivé en 1972. Ce petit satellite de 83 kg était porteur d’une expérience de stabilisation par gradient de gravité de l’US Air Force, qui a servi de couverture à sa mission principale. Construit par l’US Naval Research Laboratory (NRL), il est équipé de mâts extensibles, dont la longueur peut atteindre 18 m.

Les deux satellites n’étant plus actifs, aucune manœuvre d’évitement n’était possible et à cette vitesse, tout contact aurait eu des conséquences catastrophiques. Le 10 février 2009, la collision – qui aurait pu être évitée – entre Iridium 33 (650 kg) et Kosmos 2251 (800 kg), avait généré 2 297 débris détectables dont 1 388 sont toujours sur orbite aujourd’hui. Les deux satellites s’étaient percutés à 11,6 km/s.

Cet article compte 1 540 mots.

[…]

Ce contenu est réservé aux abonnés.      S’abonner

AUCUN COMMENTAIRE