L’interminable retour du Japon à l’export militaire

L’US-2 volera-t-il aux couleurs indiennes ? Crédit : ShinMaywa
Depuis plus de deux ans, la signature d’un contrat avec l’Inde pour la vente d’hydravions US-2 est « imminente » mais toujours repoussée.

Le 11 décembre, le premier ministre japonais Shinzo Abe va se rendre en Inde pour un voyage officiel de trois jours et l’industrie aéronautique de l’archipel compte bien le voir revenir avec un contrat en poche. Car Dassault Aviation n’est pas le seul avionneur qui peine à concrétiser ses contrats en Inde. Au Japon, l’avionneur ShinMaywa est sur le grill depuis 2013 pour une commande portant sur quinze à dix-huit hydravions US-2i destinés au sauvetage en mer à long rayon d’action et à la surveillance maritime. Ce marché représente une aubaine pour ShinMaywa, qui ne pouvait compter jusqu’à présent que sur un carnet de commandes de sept hydravions pour les Forces japonaises d’autodéfense. Pour l’autoriser à concourir, de Tokyo a dû amender la législation qui interdisait toute exportation de matériel militaire. Initiée fin 2011, la modification législative est effective depuis avril 2014.

Selon un schéma bien connu des promoteurs du Rafale en Inde, au cours de négociations sans fin, le Japon s’est vu contraint d’accepter qu’une partie des appareils soit intégrée en Inde, mais a réussi à exclure de l’accord toute forme de fabrication sous licence. La cadence de production sera de deux à trois appareils par an. Le premier US-2i indien devant sortir des chaînes cinq ans après la signature du contrat. Le marché pourrait aussi être étendu à la vente conjointe d’appareils à l’export, mais avec des garanties pour prévenir tout transfert de technologies japonaises vers des pays tiers.

S’il peut enfin être signé lors de la visite de Shinzo Abe, ce contrat concrétisera le rapprochement entre Tokyo et New Delhi pour contrer les visées maritimes de la Chine tout en créant un précédent pour l’exportation de matériel militaire japonais à l’international.

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