Le 8 octobre marquait en Inde le 88e anniversaire de l’armée de l’air, la fête de Dussehra célébrant la Victoire du Bien sur le Mal… et la livraison tant attendue du premier des 36 Rafale commandés. Le ministre de la Défense indien Rajnath Singh avait fait le déplacement en France, reçu par le président de la République avant de prendre place dans un A400M qui l’a emmené, avec toute sa délégation, jusqu’à Mérignac, où se trouvent les quatre premiers avions prêts à être livrés.
L’événement a même donné lieu à une cérémonie religieuse, le ministre en chaussettes déposant sur l’appareil RB-001 une noix de coco, des fleurs, des citrons et écrivant une bénédiction sur le fuselage à l’issue des discours. Puis le ministre a été invité à prendre place à bord d’un des appareils pour un vol.
Un contrat attaqué en Inde
Le contrat de 7,9 M€ a été signé en 2016 par le Premier ministre Narendra Modi, au terme de presque vingt ans de tractations. Finalement, c’est un accord de gré à gré qui a été choisi pour la livraison d’appareils prêts à voler au nombre de 36, au lieu de 126 prévus lors de l’appel d’offres MMRCA (Medium Multi-Role Combat Aircraft) de 2001. Le contrat a été durement attaqué lors de la dernière campagne législative par l’adversaire de Narendra Modi, Rahul Gandhi. Ce dernier accusait le Premier ministre de profiter indirectement des offsets adossés au contrat, notamment en favorisant son ami Anil Ambani, P-DG d’une partie du conglomérat Reliance, et à ce titre premier partenaire industriel de Dassault Aviation en Inde (cf. encadré). La Cour suprême et la Cour des comptes indiennes ont finalement donné raison au Premier ministre et validé à la fois la forme et le montant du contrat.
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