Retour aux sources

Après un hiatus de quatre ans, ce salon du Bourget semblait bien atypique. La traditionnelle confrontation entre Airbus et Boeing a tourné court en quelques heures, il n’y a pas eu d’annonce tonitruante de la part des plus grands acteurs ou des pays qui comptent… Après plusieurs décennies de consolidation du secteur, le combat semblait avoir cessé, faute de combattants.

Mais en cédant leur place sur scène, les plus gros industriels semblaient avoir laissé un espace, dans lequel se sont engouffrés les petits : jamais on n’avait vu sur le salon autant d’avionneurs nouveaux, de petits lanceurs, de concepteurs de satellites ou de projets innovants. Enthousiastes, intelligents, réactifs, ces jeunes industriels montraient qu’avec un peu d’argent et beaucoup de matière grise, on pouvait sortir des grandes entreprises pour créer de nouveaux projets, penser de nouvelles idées et lancer des programmes jamais vus. Bien sûr, ils sont maintenant confrontés aux défis de la production ; évidemment, nombre d’entre eux seront rachetés par de plus gros acteurs ou bien se rapprocheront les uns des autres pour entrer dans un nouveau cycle de consolidation. Certains échoueront, même….

Mais ce Bourget a rendu à l’industrie son esprit pionnier, celui de 1909, lorsque 380 exposants et 100 000 visiteurs se pressaient au Grand Palais pour voir ces « choses de l’air » extraordinaires. La technologie et l’industrie étaient en vedette au salon de 2023 : c’était aussi le grand retour du véritable esprit de l’aérospatiale, celui de la découverte et de l’innovation.

PARTAGER

AUCUN COMMENTAIRE