Le retour en vol du 737 MAX s’annonce laborieux

737 MAX Renton Boeing
Les 737 MAX stockés à Renton pris en image par Planet. Crédit : L. Abraham - Planet.
Neuf mois après l’interdiction de vol de son monocouloir remotorisé, Boeing commence à entrevoir le bout du tunnel pour le 737 MAX. Mais les nombreuses étapes à franchir rendent un éventuel retour à la normal peu crédible avant 2021.

Est-ce le début de la fin du « grounding » ? Après neuf mois d’immobilisation au sol et des dizaines de milliers d’heures de travail des ingénieurs de Boeing, la perspective d’un retour en service du 737 MAX se précise. Le géant de Seattle a reçu début décembre des acteurs de l’aérien pour leur présenter les modifications apportées à l’avion en vue de la reprise des vols.

Aucun journaliste n’était invité, mais Boeing a choisi des professionnels du secteur (pilotes, personnel navigant, experts et ingénieurs aéronautiques) afin de leur présenter les mises à jour qu’il a apportées à l’appareil. L’objectif est de regagner leur confiance, condition du succès de son retour en vol. Le 737 MAX est interdit de vol depuis mars dernier après les accidents de Lion Air et d’Ethiopian Airlines, qui ont fait 346 morts.

Au programme, des démonstrations en simulateur de vol et une visite de la ligne d’assemblage finale de Renton, près de Seattle, où sont assemblés les 737. La principale modification concerne le système anti-décrochage MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System), en cause dans les deux accidents. Il est désormais relié à deux sondes d’incidence, alors qu’il ne s’appuyait que sur les données d’une seule dans la conception originelle de l’avion. Le MCAS ne s’activera que si les données des deux sondes présentent des valeurs identiques, et les pilotes auront la capacité de le désactiver, via un interrupteur électrique ou la roue du compensateur dans le cockpit.

Le directeur général de Boeing, Dennis Muilenburg, ainsi que l’un des chefs pilotes d’essais du constructeur, étaient présents. Selon l’un des participants, Dennis Muilenburg a réitéré que la conception originelle du MCAS était erronée. « Nous n’avons pas bien conçu le MCAS », a-t-il convenu.

Cet article compte 1 360 mots.

[…]

Ce contenu est réservé aux abonnés.      S’abonner

AUCUN COMMENTAIRE