Que ce soit dans le Caucase, en Ukraine, en Israël, à la frontière indo-pakistanaise ou en Iran, la preuve du caractère indispensable d’une bonne défense anti-aérienne n’est plus à faire. Et comme Russes et Iraniens l’ont appris à leurs dépens en moins d’un mois, cette défense multi-couche ne doit pas faire l’impasse sur les drones à courte portée.
Pour MBDA, partenaire de Thales dans EuroSam, le retour d’expérience des opérations en mer Rouge et en Ukraine, même s’il reste limité, est particulièrement instructif. Le système basé sur le missile Aster s’est révélé particulièrement polyvalent et efficace, sur une multitude de cibles, y compris à basse altitude. Les Ukrainiens, en abattant un bombardier russe avant même qu’il ne pénètre leur territoire, ont démontré que la distance d’engagement était plus grande qu’annoncée.
Il reste que la production, pourtant en croissance, peine à répondre au besoin, et que le système reste cher face à des concurrents moins efficaces mais plus abordables. Or l’argent, en période de crise budgétaire, se fait rare, surtout en France.
Au-delà du seul secteur antiaérien, la multiplicité des solutions de défense, éprouvées ou nouvelles, qui ont été présentées au salon du Bourget vont se heurter un jour à la question de leur financement. D’autant que chez les industriels, l’inquiétude monte : les crédits de la Loi de programmation militaire (LPM) n’arrivent pas aussi vite que prévu.
Cette inquiétude se transpose aussi au spatial, avec les incertitudes venues de Washington qui remettent en cause des programmes en cours. En novembre, à la ministérielle de l’ESA à Brême, la facture présentée aux États-membres sera salée. Berlin et Rome devraient arriver avec des crédits conséquents. La France parviendra-t-elle à suivre ?