Une spécialité irlandaise : l’entretien des flottes

MRO
Un A320 en cours de modification chez Dublin Aerospace. Crédit : S. Barensky - Aerospatium.
En quarante ans, l’Irlande s’est construit une position de choix dans une niche aéronautique, résolument tournée vers l’international et qui devrait la mettre relativement à l’abri des soubresauts de son voisin britannique.

Sa position à l’extrême ouest de l’Europe, sa non-appartenance à l’Otan et la présence d’esprit d’un homme il y a quarante ans ont permis à l’Irlande, petit État dont la population équivaut à celle de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de se doter d’une industrie aéronautique unique en son genre qui génère aujourd’hui environ 4,1 Md€ par an et fournit du travail à quelque 42 000 personnes dans 250 compagnies.

Cette industrie se différencie de toutes ses homologues dans le monde par le fait qu’elle ne bénéficie de strictement aucun financement militaire.

Étape obligée des premiers vols transatlantiques, avec l’aéroport de Shannon, l’Irlande a su retenir ses clients lorsque les jets ont commencé à avoir un rayon d’action leur permettant des vols directs entre grandes capitales en inventant les zones franches et le duty-free. État neutre, elle est également devenue une escale d’Aeroflot dont les appareils ne pouvaient rejoindre l’Amérique – et Cuba – d’un coup d’aile au départ de Moscou.

En 1975, lorsque la compagnie nationale Aer Lingus s’est dotée de deux B747 qu’elle remplissait sans peine en été mais dont elle ne savait que faire en hiver, un de ses cadres, Tony Ryan, a eu l’idée de louer les appareils à Air Siam, dont le flux saisonnier était inverse. Il est ainsi devenu le père de la location de flottes aériennes sans laquelle le marché du transport aérien ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui.

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