1 900 Md$

Le montant du plan d’aide voté le 10 mars par le Congrès pour relever les États-Unis après la pandémie donne le tournis. En dollars actuels, c’est la moitié de ce que la Seconde guerre mondiale a coûté aux Américains, plus de deux fois la guerre du Vietnam ou de dix fois le Plan Marshall. Quand il faut agir et se défendre, les États-Unis ne lésinent pas.

L’attitude de Joe Biden n’est finalement pas si différente de celle de Donald Trump. Il veut, lui aussi, que l’Amérique soit « great again », et il s’en donne les moyens financiers. L’histoire politique et économique américaine est toujours soutenue par cette ligne directrice patriotique, qu’il s’agisse d’évincer Airbus du marché des ravitailleurs que les Européens avaient gagné, d’empêcher des exportations, d’imposer des lois extraterritoriales, de réclamer sa part du gâteau d’un fonds de défense financé exclusivement par les Européens, ou même d’essayer d’empêcher certains appareils de rentrer sur son sol pour protéger son industrie.

En Europe, cette attitude fait frémir. Le nationalisme c’est la guerre, répètent les uns, pendant que d’autres estiment que le protectionnisme provoquera la fin de l’économie de marché. Penaude, la France pleure ses échecs nationaux sur le vaccin anti-Covid et oublie que Moderna a été fondée par un Français, élève d’une de ses meilleures grandes écoles, payée par les impôts de ses compatriotes, et exilé aux États-Unis pour trouver ses financements.

Demain, la Chine offrira au monde son avion. Elle s’est gardé les moyens de protéger son industrie et ses frontières en imposant elle-aussi des clauses confiscatoires dans les échanges avec l’étranger. Pendant ce temps, l’Europe reste ouverte à tous les vents, incapable même de préparer sa défense aérienne. Si les temps se gâtent, sous quelle bannière étoilée faudra-t-il se ranger ?

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