Au secours des vieux satellites sur orbite géostationnaire

MEV orbite géostationnaire
Un MEV amarré à un satellite géostationnaire. Crédit : Orbital ATK.
Si, fin janvier, la collision tant redoutée sur orbite basse n’a pas eu lieu, tout risque d’accident n’a pas été écarté sur orbite géostationnaire. L’arrivée sur place du premier remorqueur commercial pourrait changer la donne en prolongeant la vie des vieux satellites et en sécurisant leur éloignement en fin de vie.

Le 19 janvier, l’opérateur américain DirecTV, filiale d’AT&T, a informé la FCC (Federal Communications Commission) de son intention de transférer au plus tôt son satellite Spaceway 1 sur une « orbite cimetière », 300 km au-delà de l’orbite géostationnaire.

En effet, le satellite, un BSS-702HP construit par Boeing et lancé en avril 2005, a subi une « anomalie thermique » en décembre, qui a endommagé une partie de ses batteries Ni-H2. Aujourd’hui, le risque est que celles-ci – qui ne peuvent pas être isolées des batteries intactes – explosent en cas de recharge. Tant que le satellite reçoit la lumière solaire et peut être alimenté par ses panneaux solaires, cette recharge n’est pas nécessaire. Malheureusement, la saison des éclipses, au cours de laquelle l’ombre de la Terre balaie l’arc géostationnaire, débutera le 25 février.

Si le satellite passe dans l’obscurité sans batterie, il sera vraisemblablement perdu, et si les batteries sont mises en charge pour l’alimenter avant, il risque d’exploser. DirecTV n’a donc pas d’autre choix que de remonter l’orbite du satellite à une altitude de sécurité et le « passiver », c’est à dire vidanger les ergols qui lui restent puis dépressuriser les réservoirs et enfin déconnecter les batteries. Une fois désactivé et abandonné sur cette orbite cimetière, le satellite de 3,7 t ne risquera plus de dériver et de présenter un risque pour les précieux satellites géostationnaires opérationnels.

Toutefois l’ensemble de ce processus prend habituellement deux à trois mois, notamment pour la vidange des 73 kg d’ergols (hydrazine et peroxyde d’azote) qui restent à bord. Or le BSS‑702HP n’a apparemment commencé à manœuvrer que le 29 janvier.

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