Une seule planète

Les données climatologiques recueillies au niveau global par les satellites et les capteurs du réseau européen Copernicus sont formelles : juillet a été le mois le plus chaud jamais enregistré dans le monde depuis que des mesures existent. À 16,95 °C de moyenne, le record de juillet 2019 a été battu de 0,33 °C. Dans le même temps, les plus grands avionneurs au monde – Airbus, Boeing et même Embraer – se félicitent de retrouver des niveaux d’activité pré-pandémiques. On imagine l’émoi des décroissants et aviaphobes de tout poil, drapés dans leur vertueux flygskam.

Il y a pourtant du bon à tirer de tout cela. D’une part, la cohérence globale des mesures par satellites donne froidement des résultats indiscutables. Il n’est plus possible de faire l’économie des politiques ambitieuses qui doivent être menées. D’autre part, l’industrie du secteur qui a le plus fait jusqu’ici pour réduire son empreinte carbone va bien. Or elle a besoin d’être forte pour aller plus loin, remplacer au plus vite les avions les plus polluants et introduire dès que possible les technologies de la sobriété et des énergies propres. Comme l’Europe domine l’offre sur le marché, elle sera prescriptrice, les autres étant obligés de suivre de son exemple. N’en déplaise aux écologistes radicaux, ce n’est pas en réduisant les vols régionaux que l’on pourra banaliser l’avion électrique ou à hydrogène.

La nouvelle course à la Lune lancée cet été est un peu plus préoccupante. Notre voisine est un milieu hostile et donc un véritable défi lancé aux ingénieurs du monde entier. Mais les ressources qu’on y trouvera ne seront d’aucun intérêt sur Terre et permettront juste de survivre sur place. Présenter la Lune comme une première étape vers Mars est également trompeur. Cela entretient le mythe de la « frontière », au sens américain du terme, qu’il faudrait repousser vers Mars, hypothétique « planète B » pour l’humanité. C’est une chimère. La Terre est unique dans le système solaire et c’est pourquoi il faut agir ici.

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