Cécité post-pandémique

L’anosmie et l’agueusie, respectivement pertes de l’odorat et du goût, sont des symptômes du Covid-19. Parmi les effets secondaires de la pandémie, on peut désormais citer une cécité sur l’avenir, au-delà des déconfinements dont les dates mêmes restent en suspens.

L’industrie et les politiques basent leurs stratégies sur des études prospectives, elles-mêmes basées sur l’hypothèse d’un maintien des conditions macro-économiques. Tous les dix ans une crise économique force à un léger recadrage des modèles, dont le fondement, lui, évolue peu. La pandémie actuelle bouscule l’économie et la géopolitique, mais remet aussi en cause le rapport aux voyages, voire au travail. Elle introduit nombre d’incertitudes dans les prévisions, qui finissent par ôter toute pertinence à celles-ci.

La crise de l’aérien, d’une ampleur sans précédent depuis 1945, s’accompagne d’un krach boursier et d’une crise pétrolière. L’intervention des États, eux-mêmes ébranlés, sera nécessaire pour sauver les compagnies aériennes, mais les passagers, eux, reviendront-ils ? La peur des épidémies et la flygskam dissuaderont-elles les touristes des classes économiques, déjà désargentés par le chômage de masse ? Le succès des visioconférences en fera-t-il autant avec les cadres des classes affaires ? Quelles compagnies survivront sur un marché réduit ? Les low-cost ont-elles un avenir ? De combien d’avions le marché aura-t-il encore besoin ? Quelles seront les conséquences sur les avionneurs et leurs sous-traitants et sur les bassins d’emplois qu’ils irriguent ? La demande en bande passante sera-t-elle favorable aux satellites ?

Les études de marché d’hier sont bonnes pour la poubelle. Le nouveau monde post-pandémique est incertain. Il reste à écrire et à décrire. L’équipe d’Aerospatium fera de son mieux pour vous aider à le comprendre.

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