Aux États-Unis, au-delà des invectives et des scandales à répétition qui ont émaillé la campagne électorale entre le milliardaire controversé et l’ancienne Secrétaire d’État, ce sont deux visions du monde qui se sont affrontées. Celle qui l’emportera donnera pour quatre ans le tempo des relations internationales et des grands marchés qu’elles sous-tendent.
Certains en Europe ne verraient pas d’un si mauvais œil l’arrivée à la Maison Blanche de l’isolationniste Donald Trump. S’il mettait en œuvre sa politique de repli, en se rapprochant de la Russie et en se désengageant au Moyen-Orient, il pourrait hisser l’Europe au rang de recours crédible sur de nombreux marchés. Un renforcement des règles Itar réduirait la compétitivité des industriels américains, par ailleurs largement soutenus par un budget militaire en croissance. Autant d’éléments susceptibles de favoriser des filières européennes à l’export, de la défense aux composants en passant par l’aéronautique et le spatial.
En revanche, avec Hillary Clinton au Bureau ovale, certains redoutent un rapprochement avec la Chine, qu’une réduction des règles Itar pourrait ramener dans la compétition sur des technologies de pointe. De plus son opposition brutale avec Vladimir Poutine risque de mener à un renforcement de la présence américaine en Europe de l’Est, au détriment des industriels européens.
Verdict des urnes dans la nuit du 8 au 9 novembre.
