Pink Alternative vise 50% du marché de Blue Origin

    Le lanceur New Glenn comportera une coiffe de 7 m de diamètre. Crédit : Blue Origin.
    Conséquence de la séparation des époux Bezos, la société Blue Origin va être séparée en deux entités, exploitant des lanceurs similaires depuis des sites de lancement en garde commune.
     
    Nous remercions nos lecteurs de ne pas s’être offusqués de cet innocent poisson d’avril, qui respecte une vieille tradition de la presse aéronautique et spatiale française.

    « Le divorce le plus cher du monde » n’a pas fini de faire couler de l’encre, et pas seulement dans les tabloïds. La séparation entre Jeff Bezos et son épouse MacKenzie, annoncée en janvier, va se traduire par un partage équitable de l’empire financier et industriel. Pour éviter que les sociétés qui le composent n’en pâtissent, le principe d’un partage « par appartement » a été établi. À la demande expresse du Pentagone, l’une des entités dont le sort devrait être réglé en priorité est Blue Origin, qui développe et exploite les lanceurs New Shepard et New Glenn.

    « L’espace est suffisamment grand pour qu’on puisse le couper en deux », a déclaré le sénateur floridien Victor de Sillas, désigné médiateur sur le dossier. « M. et Mme Bezos ont donc convenu de s’en partager l’exploitation ».

    Une moitié de la société Blue Origin va donc être détachée et donner naissance à une nouvelle entité, sous la présidence de Mme MacKenzie Bezos, qui sera baptisée « Pink Alternative ». Elle devra exploiter sa propre version du lanceur New Glenn, qui recevra la dénomination « New Marilyn ».

    Le premier étage du New Glenn en essais en soufflerie pour sa rentrée dans l’atmosphère. Crédit : Blue Origin.

    Le Pentagone des deux côtés

    Les informations sur le partage des moyens restent floues, mais il semble que Blue Origin et Pink Alternative conserveront toutes les deux un accès aux mêmes installations au sol à partir de Cape Canaveral, pour desservir l’orbite géostationnaire ainsi que les stations orbitales sur orbite basse ou lunaire. Elles assumeront aussi une garde partagée des nouvelles installations dont la réalisation va être engagée à Vandenberg en Californie, pour le lancement des constellations et des satellites héliosynchrones. Ces travaux sont financés en partie par le Département de la Défense, via la subvention de 500 M$ accordée en octobre dernier.

    Le général Kilgore Trout, récemment nommé à la tête du futur US Space Force Orbital Access Center de Los Angeles, s’est déclaré ravi de pouvoir travailler avec Mme Bezos. « Le recours à Pink Alternative va permettre à l’US Space Force de s’affirmer dès sa création comme une armée impliquée dans la parité au sein de ses activités. »

    Dans un premier temps, la production des lanceurs New Glenn et New Marilyn sera assurée conjointement dans l’usine créée sur le site d’Exploration Park, à Cape Canaveral, sur le modèle démontré par United Launch Alliance à Decatur, en Alabama, où ont été fusionnées les chaînes des lanceurs Delta de Boeing et Atlas de Lockheed Martin. Chaque société sera ultérieurement en mesure de créer de nouvelles chaînes où bon lui semblera.

    « Nous allons essayer de faire en sorte que ni Mme Bezos, ni M. Bezos ne s’implique trop personnellement dans les activités de production », explique Ray Manta, chargé de production chez Blue Origin qui vient d’être nommé à la coordination entre les deux entités. « Par chance, nous ne sommes pas SpaceX et nos patrons ne sont pas trop intrusifs. »

    Chacun son jouet

    En revanche, Pink Alternative ne devrait pas reprendre l’exploitation du petit lanceur suborbital. « Je laisse Jeff s’amuser avec son jouet », aurait déclaré MacKenzie Tuttle ex-Bezos, qui a demandé en échange un accès exclusif au marché de l’exploitation de certains astéroïdes achondritiques, principalement les Vestoïdes et les astéroïdes de classe F, susceptibles de contenir des formations diamantifères. Le groupe De Beers aurait déjà manifesté son intention de financer leur exploration pour en réguler l’éventuelle exploitation.

    « Il s’agirait d’en interdire l’exportation sur Terre afin de protéger les cours », explique le Pr. Lodewijk Reënboogforel, de l’université diamantaire de Delft. « Pink Alternative pourrait se créer une rente à ne pas exploiter ces astéroïdes. Les diamants sont vraiment les meilleurs amis des femmes. »

    L’astéroïde (4) Vesta a été exploré par la sonde Dawn de la Nasa. Crédit : Nasa – JPL – DLR.

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