Le programme spatial européen en quête de cohérence

Commissaire européen Thierry Breton loi spatiale
Discours de Thierry Breton à la conférence European Space Policy. Crédit : Commission Européenne - Twitter.
Nouveau budget, nouveau patron à la tête de l’ESA, nouvelles perspectives, nouveaux enjeux, mais toujours la même volonté d’autonomie stratégique. Les programmes spatiaux européens vont s’offrir un lifting en 2021, le Commissaire européen Thierry Breton, qui en a la charge à Bruxelles, compte y mettre bon ordre.

Charles Michel, président du Conseil européen, n’a pas mâché ses mots lors de son discours d’ouverture de la 13e conférence European Space Policy, le 12 janvier à Bruxelles : « Un secteur spatial robuste en Europe est essentiel à une Europe robuste ». Il a ainsi affiché son accord avec Thierry Breton, commissaire européen en charge du marché intérieur, mais dont le portefeuille recouvre aussi la DG Defis (Defence industries & Space), qui a pris le dossier à bras le corps et dispose enfin des moyens nécessaires à un effort de cohérence générale.

Le 1er janvier 2021, la Commission européenne est passée sous le régime budgétaire d’un nouveau cadre financier pluriannuel dont la négociation, sur fond de crise pandémique, a été l’un des grands dossiers de 2020. Ce MFF (Multi-year Financial Framework) a été adopté sur le principe par le Conseil européen en juillet. Sa ratification a occupé le parlement jusqu’à la mi-décembre.

Ces cadres financiers établis sur sept ans présentent le désavantage de ne pas être très souples pour faire face à des crises majeures, mais ils sont aussi l’avantage d’établir des bases fermes sur lesquelles planifier à moyen et long terme. Le budget consacré au programme spatial de la Commission sur la période 2021-2027 se monte à 14,88 Md€. Sur cette somme, 9,017 Md€ vont permettre de poursuivre les programmes Galileo de navigation par satellites et Egnos d’augmentation de la précision des signaux sur l’Europe. Une enveloppe de 5,421 Md€ sera consacrée au programme d’observation Copernicus et à son expansion. Les 442 M€ restant serviront principalement au programme de surveillance de l’espace et au programme GovSatCom pour les liaisons gouvernementales sécurisées.

Avant la crise du Covid-19, Thierry Breton, avait espéré obtenir plus, jusqu’à 16,7 Md€, mais le MFF va surtout lui apporter la visibilité nécessaire pour ramener de la cohérence dans la gestion des programmes, avec une nouvelle agence spatiale européenne et un troisième projet-phare, après Galileo et Copernicus : une grande constellation pour apporter à tous les Européens une connectivité à haut débit, sécurisée et souveraine.

Cet article compte 2 130 mots.

[…]

Ce contenu est réservé aux abonnés.      S’abonner

AUCUN COMMENTAIRE