Si les symptômes persistent…

Nous n’avons pas échappé à la contamination : l’épidémie de pneumonie de Wuhan s’est invitée dans nos pages, propagée par tous les industriels qui l’ont mentionnée comme grand facteur d’incertitude dans leurs prévisions pour 2020.

Force est de constater que, chez les observateurs du secteur, chacun voit le coronavirus à sa porte. Pour les plus opportunistes il pourrait favoriser une reprise du marché de l’aviation d’affaires, les plus riches d’entre nous préférant s’affranchir du risque de contamination sur un vol commercial. Éric Trappier a balayé ce scénario de la main avec raison. Il faudrait plusieurs années d’épidémie pour faire la différence et si cela devait arriver ce serait la notion même de voyage qui serait remise en question.

Les écologistes militants se réjouissent de la baisse du trafic aérien et de la pollution associée, oubliant bien vite que ce sont les industriels de ce secteur qui sont les plus actifs aujourd’hui sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Leur mise en difficulté affectera nécessairement leur capacité à tenir leurs objectifs dans le cadre du « Pacte vert » européen.

Les plus raisonnables auront eux pris du recul, jusque sur orbite, pour analyser les mesures du satellite européen Sentinel 5P qui surveille les polluants atmosphériques. Avec la mise au ralenti de l’économie chinoise, les concentrations en dioxyde d’azote se sont effondrées au-dessus du pays. Les économistes ont beau jeu de s’inquiéter de la dépendance de nos industries à leurs fournisseurs chinois – à l’exception notable de l’aéronautique, du spatial et de la défense – ils feraient mieux de s’inquiéter de la délocalisation de la pollution qu’elle induit.

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