Espace et défiance

Alors que nous bouclons ce numéro, Airbus annonce un plan de restructuration de sa division Espace et Défense en vue de renforcer sa compétitivité à la lumière des mauvais résultats présentés le 13 février. Ainsi, 2 362 postes devraient être supprimés d’ici 2021, dont 829 en Allemagne, 630 en Espagne, 404 en France, 357 au Royaume-Uni et 142 dans d’autres pays.

Officiellement, les perspectives sur les marchés fondamentaux restent bonnes, mais le ratio book-to-bill est inférieur à 1 depuis plus de trois ans. La faute en serait notamment dûe à l’atonie du marché spatial.

Pourtant, en 2019, l’industriel européen a empoché à lui seul six des quatorze contrats de satellites géostationnaires passés dans le monde, il a aussi décroché le développement de la constellation CO3D du Cnes et reçu l’assurance des ministres européens à Séville sur la continuité de la production de modules de service pour le programme de capsule Orion. De plus, il travaille sur une demi-douzaine d’appels d’offres pour des satellite à développer dans le cadre du programme Copernicus.

Avec un tel bilan, on s’étonnera de la mise en avant de difficultés dans le spatial alors que le secteur militaire est apparemment bien plus mal loti, comme en témoignent les nouvelles charges sur l’A400M et le report de contrats attendus sur des programmes tels que le Scaf.

Le spatial étant appelé à se redresser, Airbus en profiterait-il pour faire passer la pilule sur le militaire, avec la perspective d’une reprise rapide ? À terme, cette approche pourrait s’avérer contre-productive en nuisant aussi à la réputation d’Airbus Space, alors qu’il lui faut plus que jamais renforcer sa crédibilité.

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