Un an pour relancer l’Europe spatiale

Argonaut ESA Europe
L'Europe compte bien revendiquer sa place dans l'exploration. Crédit : ESA.
Privé de lanceurs, menacé par le gigantisme des nouveaux entrants du secteur, adossé à un programme lunaire en difficulté, limité dans ses ambitions et miné par les rivalités entre pays, le secteur spatial européen vit des heures difficiles. En 2024, l’Europe va devoir se réaffirmer pour tenir sa place… loin derrière les États-Unis et la Chine, mais suffisamment incontournable pour garder voix au chapitre.

Pour Thomas Dermine, chargé de la Politique scientifique au sein du gouvernement fédéral belge, il y a trois raisons principales qui font qu’il va falloir investir plus dans le spatial en Europe : le retour économique qui permet de développer les compétences de l’écosystème industriel sur le Vieux Continent, le facteur « rêve » qui permet d’attirer les jeunes talents vers les filières scientifiques et techniques, et le besoin de souveraineté pour la défense commune. Sur ce dernier point, la guerre en Ukraine a totalement changé la donne. « Il aurait été inimaginable il y a seulement cinq ans qu’une organisation civile par nature comme l’ESA ait à se prononcer sur de tels sujets », reconnaît le jeune économiste de 37 ans, né aux dernières heures de la Guerre Froide.

Depuis 2020, il est secrétaire d’État pour la Relance et les Investissements stratégiques. Du fait de la présidence belge de l’Union européenne, son poste de responsable du spatial outre-Quiévrain le place pour six mois à la tête de la politique spatiale de l’Union européenne. Il y hérite malheureusement d’une situation difficile. La perte d’autonomie de l’accès à l’espace avec l’abandon du Soyouz, l’arrêt d’Ariane 5, l’indisponibilité de Vega et le retard d’Ariane 6, place l’Europe dans une situation de grande vulnérabilité alors que le monde est secoué de soubresauts géopolitiques majeurs.

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