Le salon de la (presque) copie

Edito
S. Barensky. Crédit : C. Deligey - Aerospatium.

À Zhuhai, le salon Airshow China vient de fermer ses portes. Comme d’habitude, Pékin y a exposé le fleuron de sa production aéronautique et dévoilé ses prochains projets spatiaux. Les Occidentaux ne se sont pas retenus sur les comparaisons entre les appareils et maquettes présentées et leurs équivalents, principalement américains.

Le nouveau chasseur-bombardier furtif J-35A est-il une copie du F-35 en version bimoteur ou du F-22 ? Si la question se pose c’est probablement parce qu’il n’est ni l’une, ni l’autre, mais que la bibliothèque de solutions à appliquer pour un besoin donné en termes de capacités, furtivité, aérodynamique et manœuvrabilité est limitée. Tout est dans le dosage. C’est pour cela que le J-35A ressemble aussi à un KF-21 Boramae sud-coréen voire à un Kaan turc. Et même s’il était une copie, ce n’est pas une honte dans la culture chinoise. Ça ne diminuerait en rien la valeur des ingénieurs locaux s’ils ont réussi à reproduire le travail de leurs homologues de Lockheed Martin.

Dans le spatial, le nouveau lanceur CZ-12 ressemble furieusement au Falcon 9 de SpaceX, tandis que le lanceur géant CZ-9 a été redessiné sur le modèle du Starship. La Chine aurait tort de s’interdire de tester des solutions qui ont fait – ou pourraient faire – leurs preuves ailleurs. Après tout, son vaisseau Shenzhou et sa station spatiale ne sont que des versions redessinées du Soyouz et de Mir… en bien mieux.

Car l’industrie chinoise ne se contente pas de copier, elle améliore. Comme celle du Japon, elle finira par dépasser le maître. Elle pourra aussi comprendre, avant l’original, qu’une idée ne marche pas et l’abandonner sans regret. Car cela ne l’empêche pas d’innover aussi sur ses propres voies, parfois abandonnées par d’autres. Or celles-ci pourraient permettre à un Chinois de précéder le prochain Américain sur la Lune.

AUCUN COMMENTAIRE