Le Salon du Bourget, deuxième jour

La maquette du NGF sur le Salon du Bourget 2023. Cradit : S. Barensky - Aerospatium.
Le Salon s’est poursuivi avec une avalanche de conférences de presse au deuxième jour de présence, après l’inauguration officielle effectuée par le président de la République française. Cet article est mis à jour au fil de la journée.

Grande commande pour petit avion

Le propriétaire de l’école Sierra Charlie avec l’Elixir. Crédit : Elixir Aircraft.

Le constructeur rochelais Elixir Aircraft, qui fabrique un avion d’entraînement biplace en carbone, a annoncé une pré-commande de plus de 100 appareils, dont 50 en options. Le client est Sierra Charlie Aviation, basé à Scottsdale (Arizona, États-Unis). Cette école de pilotage forme des élèves sans qualification initiale, et a été séduite par la simplicité de la maintenance des avions : « Moins de 1 000 références sur l’ensemble de l’avion et une demi-journée de contrôles de maintenance à 100 heures signifient que mes Elixirs voleront beaucoup », a expliqué Scott Campbell, propriétaire de Sierra Charlie. L’avion d’Elixir est fabriqué à partir de carbone grâce à une technologie dite OneShot, inspirée de la voile, et qui permet de simplifier la structure. Le carnet s’élève à plus de 70 commandes fermes et 140 pré-commandes.

Un nouveau partenaire pour le SCAF

Ce n’est plus un poisson d’avril : la Belgique a été accueillie comme observateur du programme de défense de 5e génération européen, alors même que le pays a choisi les avions de Lockheed Martin plutôt que les Rafale de Dassault pour remplacer ses F-16.

« La participation de la Belgique comme observateur va accroître la dimension européenne du programme SCAF. La France, chef de file du projet, ainsi que l’Allemagne et l’Espagne reconnaissent l’investissement belge en matière de progrès technologique et d’innovation. Ce programme va accélérer le partenariat opérationnel entre les armées de l’air des quatre pays. Ce programme pourra aussi créer une coopération plus étroite entre la BITD belge et les partenaires actuels du SCAF. La participation comme observateur permettra d’imaginer la contribution pertinente des compétences belges au programme, dans la perspective d’une participation approfondie dans le futur », a expliqué le communiqué du ministère français des Armées.

La Belgique a pourtant acquis des F-35A américains au terme d’un appel d’offre qui a fait couler beaucoup d’encre dans le pays et continue de faire des remous au sein du parlement belge. Le pays n’a pas obtenu les compensations promises, à la hauteur de son implication industrielle jusqu’ici dans la maintenance des F-16.

La souveraineté passe par le cloud

Éric Trappier et Bernard Charlès lors de la conférence de presse du 20 juin 2023. Crédit : C. Bruneau – Aerospatium.

Dassault Systèmes et Dassault Aviation ont fait conférence de presse commune mardi matin pour présenter leur projet de cloud souverain. Bernard Charlès et Éric Trappier ont défendu l’importance pour les données sensibles de créer une plateforme d’échange, notamment en ce qui concerne les informations de défense. Il s’agit d’un cloud de haute sécurité qui dépendra des lois françaises et européennes, qui s’affranchit totalement des outils américains. Bernard Charlès a insisté sur le fait que, pour la première fois, « la description numérique dépasse la capacité de l’être humain d’observer l’objet physique ». Dassault Aviation accueillera sa propre infrastructure « quelque part ».

Dassault Systèmes, entreprise sœur de Dassault Aviation au sein du groupe Dassault, offre déjà des solutions de clouds sécurisés aux grandes administrations. Il sert 350 000 clients professionnels dans le monde, et 80 % des essais médicaux mondiaux passent par ses plateformes.

ATR très positif sur le Salon

Premier Salon du Bourget pour Nathalie Tarnaud Laude comme P-DG du constructeur franco-italien. Après trois années difficiles, l’avionneur est confiant de pouvoir profiter de la reprise du marché des avions régionaux. Selon ses prévisions, il y a un besoin de 2 450 turbopropulseurs et 550 avions de fret dans les prochaines années.

La conférence de presse de ATR sur le salon du Bourget. Crédit : C. Bruneau – Aerospatium.

En plus du marché du remplacement, celui des deux années post-Covid, le marché est de nouveau en train de croître, avec un intérêt pour plus d’appareils. ATR a déjà enregistré 22 commandes depuis le début de l’année 2023, contre seulement 26 pour toute l’année 2022. Après avoir manqué les objectifs de production de 2022, ATR espère dépasser les 40 avions produits en 2023. L’avionneur souhaite également réaliser une montée en cadence très importante, avec 80 avions produits « pour la seconde moitié de la décennie ». « Nous prévoyons d’accélérer la montée en cadence après 2024 », a expliqué Nathalie Tarnaud Laude.

Le constructeur veut également jouer la carte environnementale à fond : « Nous avons un avion très optimisé, la bonne plateforme au bon moment », a insisté le P-DG. ATR revendique une consommation 45 % inférieure par rapport à un jet de taille équivalente, et veut désormais poursuivre deux objectifs : -20 % d’émissions et 100 % de SAF avec le développement d’un moteur hybride avec le projet EVO. ATR a déjà lancé fin 2021 son moteur XT qui a été mis en service par Air Corsica fin 2022 avec une amélioration de l’efficacité de 3% et une réduction des coûts de maintenance.

ATR compte embaucher 150 personnes dès cette année, soit une hausse de 12 % de sa main d’œuvre. Basé à Toulouse pour la chaîne d’assemblage, ATR est une coenentreprise à 50/50 entre Airbus et l’italien Leonardo.

AUCUN COMMENTAIRE