Valse berlinoise

Placée sous le signe du « feu tricolore » en raison des couleurs associées aux partis qui la composent, la nouvelle coalition gouvernementale au pouvoir à Berlin va-t-elle donner le feu vert à l’acquisition de F-35 par la Luftwaffe ? Côté français, l’évocation de l’appareil si controversé de Lockheed Martin fait figure de chiffon rouge agité sous le nez de partenaires. Ceux-ci sont déjà remontés face aux demandes venues d’outre-Rhin, qui ont le don de mener les projets de coopération dans l’ornière, voire dans le mur. Paris l’a déjà dit : un tel choix sonnerait le glas du Système de combat aérien futur (Scaf).

Côté allemand, le remplacement des Tornado vieillissants devient urgent. Les commandes d’Eurofighter vont permettre d’en remplacer une partie, mais la mission de guerre électronique et le transport de la bombe atomique de l’Otan devaient être confiés à des F/A‑18 Super Hornet et des EA-18 Growler. C’était du moins ce qu’avait décidé la coalition sortante, qui n’a pas été reconduite.

Le 6 janvier, Christine Lambrecht, nouveau ministre de la Défense, s’est entretenue avec le chancelier Olaf Scholz sur la possibilité de faire revenir le F-35 dans la course. Le gouvernement s’est empressé de faire fuiter l’information vers la presse. Sentant venir le coup fourré, Boeing s’est aussitôt fendu d’un communiqué annonçant son appel à une dizaine d’industriels allemands pour des partenariats sur les Super Hornet et les Growler de la Luftwaffe d’un montant potentiel total de 3,5 Md€. Au passage, il a rappelé que ses appareils affichaient un coût à l’heure de vol de 17 000 €, soit moitié moins que celui du F-35.

Mais il est plus probable que la manœuvre vise les partenaires français, qui rechignent encore et toujours à céder sur la question de leurs droits intellectuels sur le Scaf.

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