Le rouge est mis

Barensky Aerospatium Edito
Stefan Barensky, rédacteur en chef d'Aerospatium.

À 70 ans, le régime soviétique tentait de se restructurer. Peine perdue, il finira par s’effondrer avant d’avoir atteint 75 ans. Alors qu’il célèbre en grandes pompes son 70e anniversaire, le régime communiste chinois, lui, prépare activement son centenaire. Dans trente ans, Elon Musk rêve d’avoir colonisé la planète rouge. Xi Jinping, de son côté, rêve que le rouge aura colonisé la planète.

L’agenda pour 2049 n’est pas secret, il s’agit de faire de la Chine la première puissance au monde.

Bien évidemment, cela risque de ne pas plaire à la tenante du titre – les États-Unis – aussi faut-il être prêt à la défaire sur tous les terrains : économique et diplomatique avec les « nouvelles routes de la soie », mais aussi stratégique et militaire avec l’arsenal adéquat.

La parade militaire du 1er octobre illustre parfaitement l’adage maoïste qui place le pouvoir au bout du fusil. Le déploiement de drones, bombardiers et missiles balistiques et hypersoniques, dans une mise en scène à faire pâlir le voisin nord-coréen, avait pour seul but de démontrer que Pékin a les moyens de ses ambitions. De Taïwan à la mer de Chine méridionale en passant par Hong-Kong, Pékin n’acceptera pas de contestation de son hégémonie.

Ces ambitions risquent fort de déplaire aussi, à terme, aux puissances nucléaires voisines que sont l’Inde et la Russie. La guerre froide qui s’annonce ne sera pas comme la précédente. D’une part elle risque d’être multipolaire. D’autre part la rapidité et la furtivité des nouveaux vecteurs si complaisamment exposés à Pékin hier comme à Moscou naguère, associées à la proximité géographique des belligérants, risque de réduire à une poignée de minutes les délais de désescalade et donc la possibilité pour la raison de reprendre le pas sur la passion.

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